La ville kényane de Mombasa était sous haute surveillance mercredi 2 avril. La police était massivement déployée au lendemain du meurtre d'une d'une figure de l'islam radical.
Accusé de soutenir les shebab islamistes, Cheikh Abubaker Shariff Ahmed, alias Makaburi, est la troisième personnalité religieuse de Mombasa tué en moins de deux ans. Il a été abattu en début de soirée en pleine rue par des tireurs en voiture.
Toute la journée de mercredi, des patrouilles armées sillonnaient les rues de Mombasa dans la crainte de violences après l'assassinat d'Abubaker Shariff Ahmed.
Un mois avant, ce leader islamiste kényan s'était confié à l'AFP : « Ma vie est en danger, ils finiront par me tuer », disait-il, incriminant les autorités kényanes.
Mardi soir, celui qu'on surnommait « Makaburi » a été abattu en pleine rue par des tireurs en voiture.
En deux ans, il s'agit du troisième assassinat d'une personnalité de la mosquée Musa de Mombasa, un lieu de culte présenté comme un centre de recrutement shehab par le Kenya.
En 2013, les deux premiers meurtres avaient déclenché de violentes émeutes qui, cette fois-ci, ne se sont pas reproduites.
Depuis 2012 ce cheikh faisait l'objet de sanctions de l'ONU qui l'accusait d'entretenir des « liens étroits avec des membres influents », des shebab somaliens affilés à al-Qaïda.
Selon l'ONU, le prêcheur d'une cinquantaine d'années était même « un important recruteur pour le jihad en Somalie ». Ce qu'il avait toujours nié.
Pour autant, Makaburi avait qualifié de « 100% justifiée » l'attaque du centre commercial Westgate à Nairobi qui avait tué 67 personnes, en septembre. Une juste réponse, selon lui, à la mort « d'innocents » tués par les forces kényanes en Somalie
Source: rfi