La Hongrie, ancien pays du bloc communiste membre de l'Union européenne, est repartie pour quatre ans avec à sa tête le conservateur populiste Viktor Orban, grand vainqueur d'élections législatives dont il avait fixé les règles du jeu. Ainsi conforté dans les urnes après un premier mandat controversé, M. Orban a promis hier aux Hongrois de poursuivre sa transformation du pays. « Les électeurs ont dit oui à notre nouveau système légal, y compris notre nouvelle Constitution, à notre nouveau modèle économique aussi, basé sur le travail, et à un gouvernement mené par un parti populaire européen », a lancé le chef du gouvernement hongrois. Il a souligné que son programme était « composé d'un seul mot : continuation ». Il a même ironisé : « En exagérant un peu, vous n'allez même pas vous rendre compte que nous avons un nouveau gouvernement. »
La victoire de l'homme fort du pays acquise, il reste à savoir s'il conservera la majorité des deux tiers des députés dont il a usé sans retenue pour cimenter son pouvoir depuis 2010 et, selon ses détracteurs, affaiblir la démocratie en Hongrie. Les résultats quasi définitifs, basés sur le dépouillement de 98,97 % des bulletins de vote, créditaient hier son parti, le Fidesz, de 44,54 % des suffrages, en recul de huit points par rapport à 2010. Il obtiendrait tout de même 133 sur 199 sièges au nouveau Parlement, soit exactement le seuil lui apportant une majorité des deux tiers. Le chiffre peut cependant encore évoluer, car les résultats sont très serrés dans quelques circonscriptions. La commission électorale doit annoncer les chiffres définitifs samedi.
Si le Fidesz rafle une nouvelle « supermajorité », ce serait avec « un nombre de suffrages de 2,1 millions, inférieur à ses performances de 2002 et de 2006, années où il avait perdu les élections », s'offusquait hier le site d'informations indépendant Index.hu. « Cela montre bien à quel point le système électoral a favorisé le Fidesz », estime-t-il. Le parti avait unilatéralement décidé une réforme dont le point central était le redécoupage à son avantage des circonscriptions dans tout le pays. L'omniprésence du parti dans la campagne et son contrôle des médias, fruits des réformes introduites tambour battant depuis 2010, ont également été critiquées par les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Source : AFP